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JEAN-CHRISTOPHE À PARIS

Tous ces petits froissements, qu’ils s’ingéniaient ensuite à guérir, avec une tendresse inquiète, les rendaient presque plus chers l’un à l’autre. Dans les moments de brouille, Antoinette reparaissait à travers les yeux d’Olivier. Les deux amis se témoignaient des attentions féminines. Christophe ne laissait point passer la fête d’Olivier, sans la célébrer par une œuvre qui lui était dédiée, par quelques fleurs, un gâteau, un cadeau, achetés, Dieu sait comment ! — (car l’argent manquait souvent dans le ménage.) — Olivier s’abîmait les yeux à recopier, la nuit, en cachette, les partitions de Christophe.

Les malentendus entre amis ne sont jamais bien graves, tant qu’un tiers ne s’interpose pas entre eux. — Mais cela ne pouvait manquer d’arriver : trop de gens, en ce monde, s’intéressent aux affaires des autres, afin de les embrouiller.