Page:Rolland - Jean-Christophe, tome 6.djvu/78

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

62
JEAN-CHRISTOPHE À PARIS

en haussant les épaules avec impatience, et disant d’un ton dur :

— Non ! Non, je te dis ! Laisse-moi !

Elle s’éloigna, indignée ; elle se disait, dans sa colère aveugle, qu’il pouvait bien arriver n’importe quoi à son mari, qu’elle ne s’en inquiéterait plus.

M. Jeannin descendit au jardin. Antoinette continuait ses folies, et houspillait son frère, afin de le faire courir. Mais l’enfant déclara tout à coup qu’il ne voulait plus jouer ; et il s’accouda sur le mur de la terrasse, à quelques pas de son père. Antoinette essaya de le taquiner encore ; mais il la repoussa, en boudant : alors, elle lui dit quelques impertinences ; et, puisqu’il n’y avait plus rien à faire ici pour s’amuser, elle rentra à la maison, et se mit à son piano.

M. Jeannin et Olivier restaient seuls.

— Qu’est-ce que tu as, petit ? Pourquoi ne veux-tu plus jouer ? demanda le père, doucement.