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JEAN-CHRISTOPHE À PARIS

pas le courage de l’arrêter. Il le suivit de loin, jusqu’à sa maison. Il voulut lui écrire : il ne put s’y décider. Que lui écrire ? Olivier n’était pas seul, Antoinette était avec lui : son amour, sa pudeur avaient passé en lui ; la pensée que sa sœur avait aimé Christophe le rendait, devant Christophe, rougissant, comme s’il avait été elle. Et pourtant, qu’il eût voulu parler d’elle avec lui ! — Mais il ne le pouvait pas. Son secret lui scellait les lèvres.

Il cherchait à rencontrer Christophe. Il allait partout où il pensait que Christophe pouvait aller. Il brûlait du désir de lui tendre la main. Et dès qu’il le voyait, il se cachait pour n’être pas vu de lui.