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JEAN-CHRISTOPHE À PARIS

fut prise d’un tel trouble qu’elle ne put continuer. Elle posa le cahier, et, priant son frère de jouer, elle alla dans sa chambre et s’y enferma. Olivier, tout au plaisir de cette musique nouvelle, se mit à jouer, sans remarquer l’émotion de sa sœur. Antoinette, assise, dans la chambre à côté, comprimait les battements de son cœur. Brusquement, elle se leva et chercha dans son armoire un petit carnet de notes de dépenses, pour retrouver la date de son départ d’Allemagne, et la date mystérieuse. Elle le savait d’avance : oui, c’était bien le soir de la représentation où elle assistait avec Christophe. Elle se coucha sur son lit, et ferma les yeux, rougissante, les mains serrées sur son sein, écoutant la chère musique. Son cœur était noyé de reconnaissance… Ah ! pourquoi la tête lui faisait-elle si mal ?

Olivier, ne voyant plus reparaître sa sœur, entra chez elle, quand il eut fini de