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Les Jeannin avaient toujours vécu là. On pouvait suivre les traces de la famille jusqu’au XVIe siècle, dans la ville et aux environs : car il y avait naturellement un grand-oncle, qui avait consacré sa vie à dresser la généalogie de cette lignée d’obscures et laborieuses petites gens : paysans, fermiers, artisans de village, puis clercs, notaires de campagne, venus enfin s’installer dans la sous-préfecture de l’arrondissement, où Augustin Jeannin, le père du Jeannin actuel, avait fort adroitement fait ses affaires, comme banquier : habile homme, rusé et tenace comme un paysan, au demeurant, honnête, mais sans scrupule exagéré, grand travailleur et bon vivant, qui s’était

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