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JEAN-CHRISTOPHE À PARIS

sûrement reçu, l’an prochain, et dans un meilleur rang. Elle ne lui dit pas combien il eût fallu pour elle qu’il réussît, cette année, combien elle se sentait usée de corps et d’âme, combien elle avait d’inquiétudes de ne pouvoir refaire encore une année comme celle-là. Cependant, il le fallait. Si elle disparaissait, avant qu’Olivier fût reçu, jamais il n’aurait le courage, seul, de continuer la lutte : il serait dévoré par la vie.

Elle lui cacha donc sa fatigue. Elle redoubla même d’efforts. Elle se saigna pour lui procurer quelques distractions pendant les vacances, afin qu’à la rentrée il pût reprendre le travail avec plus de force et de confiance. Mais, à la rentrée, sa petite réserve se trouva entamée ; et, par surcroît, elle perdit certaines leçons qui lui rapportaient le plus.

Encore une année !… Les deux enfants étaient tendus jusqu’à se briser en vue de