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Elle était d’autant plus bouleversée par ce qu’elle entrevoyait dans le cœur d’Olivier, qu’à la même époque, elle avait à souffrir des poursuites de certains hommes. Quand elle rentrait, le soir, à la nuit tombante, quand surtout il lui fallait sortir après dîner pour chercher ou rapporter quelque travail de copie, ce lui était une angoisse insupportable que cette crainte d’être accostée, suivie, comme il lui arrivait, et d’entendre des propositions grossières. Toutes les fois qu’elle pouvait emmener son frère avec elle, elle le faisait, sous prétexte de le forcer à se promener ; mais il ne s’y prêtait pas volontiers, et elle n’osait insister ; elle ne voulait pas

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