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Jean-Christophe

L’enfant parlait toujours. Personne ne lui répondait. Sabine ne bougeait plus. Christophe ne voyait pas ce qu’elle faisait : il était sûr qu’elle ne faisait rien, elle ne regardait même pas la boîte qu’elle tenait. Le silence se prolongeait. La petite fille inquiète se laissa glisser des genoux de Christophe :

— Pourquoi vous ne dites plus rien ?

Sabine se retourna brusquement, et la serra dans ses bras. La boîte se répandit par terre ; la petite poussa des cris de joie, elle courut à quatre pattes à la poursuite des boutons qui roulaient sous les meubles. Sabine revint près de la fenêtre, et appuya son visage contre les carreaux. Elle semblait s’absorber dans la vue du dehors.

— Adieu, dit Christophe, troublé.

Elle ne bougea point la tête, et dit tout bas :

— Adieu.