Christophe leur offrait de se rencontrer.
Un jour qu’Aurora était chez son vieil ami et venait de lui annoncer sa visite pour le dimanche suivant, dans la matinée, — Georges, entrant en coup de vent, selon son habitude, dit à Christophe qu’il viendrait dimanche, dans l’après-midi. Le dimanche matin, Christophe attendit vainement Aurora. À l’heure indiquée par Georges, elle parut, s’excusant d’avoir été empêchée de venir, plus tôt ; elle broda là-dessus toute une petite histoire. Christophe, qui s’amusait de son innocente rouerie, lui dit : — C’est dommage. Tu aurais trouvé Georges ; il est venu, nous avons déjeuné ensemble ; il ne pouvait pas rester, cet après-midi.
Aurora, déconfite, n’écoutait plus ce que lui disait Christophe. Il parlait, de bonne humeur. Elle répondait distraitement ; elle n’était pas loin de lui en vouloir. On sonna. C’était Georges. Aurora fut saisie. Christophe la regardait, en riant. Elle comprit qu’il s’était moqué d’elle ; elle rit et rougit. Il la menaçait du doigt, avec malice. Brusquement, avec effusion, elle courut l’embrasser. Il lui soufflait à l’oreille :
— Biricchina, ladroncella, furbetta…
Et elle lui mettait sa main sur la bouche, pour l’obliger à se taire.