mes, et le Songe de Scipion, où se réalise plus intimement qu’en aucune autre des œuvres de Jean-Christophe Krafft l’union des plus belles forces musicales de son temps : la pensée affectueuse et savante d’Allemagne aux replis ombreux, la mélodie passionnée d’Italie, et le vif esprit de France, riche de rythmes fins et d’harmonies nuancées.
Cet « enthousiasme que produit le désespoir, au moment d’une grande perte », dura un ou deux mois. Après quoi, Christophe reprit son rang dans la vie, d’un cœur robuste et d’un pas assuré. Le vent de la mort avait soufflé les derniers brouillards du pessimisme, le gris de l’âme stoïcienne, et les fantasmagories du clair-obscur mystique. L’arc-en-ciel avait lui sur les nuées, qui s’effaçaient. Le regard du ciel, plus pur, comme lavé par les larmes, souriait au travers. C’était le soir tranquille sur les monts.