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LA FIN DU VOYAGE

rent un teint rouge, hâlé, cuit par les courses à l’air et les jeux au soleil ; elles vous regardent avec des yeux d’homme ; elles rient, d’un rire un peu gros. Le ton est devenu plus brutal et plus cru. Votre cousine dit parfois, tranquillement, des choses énormes. Elle est grande mangeuse, elle qui mangeait à peine. Elle continue de se plaindre de son mauvais estomac, afin de n’en pas perdre l’habitude ; mais elle n’en perd pas non plus un bon coup de fourchette. Elle ne lit rien. On ne lit plus, dans ce monde. Seule, la musique a trouvé grâce. Elle a même profité de la déroute de la littérature. Quand ces gens sont éreintés, la musique leur est un bain turc, vapeur tiède, massage, narguilé. Pas besoin de penser. C’est une transition entre le sport et l’amour. Et c’est aussi un sport. Mais le sport le plus couru, parmi les divertissements esthétiques, est aujourd’hui la danse. Danses russes, danses grecques, danses suisses, danses américaines, on danse tout à Paris : les symphonies de Beethoven, les tragédies d’Eschyle, le Clavecin bien tempéré, les antiques du Vatican, Orphée, Tristan, la Passion, et la gymnastique. Ces gens ont le vertigo.

« Le curieux est de voir comment votre cousine concilie tout ensemble : son esthé-