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LA NOUVELLE JOURNÉE

J’ai taché de lui faire comprendre que ce n’était pas un pensum que je vous avais donné, mais une conversation que nous avions ensemble. Elle a écouté sans mot dire, puis elle s’est sauvée avec son frère, pour jouer dans la chambre voisine ; et, quelque temps après, comme Lionello criait, j’ai entendu Aurora qui disait : « Il ne faut pas faire de bruit ; maman cause avec monsieur Christophe. »

« Ce que vous me dites des Français m’intéresse, et ne me surprend pas. Vous vous souvenez que je vous ai souvent reproché d’être injuste envers eux. On peut ne pas les aimer. Mais quel peuple intelligent ! Il y a des peuples médiocres, que sauve leur bon cœur ou leur vigueur physique. Les Français sont sauvés par leur intelligence. Elle lave toutes leurs faiblesses. Elle les régénère. Quand on les croit tombés, abattus, pervertis, ils retrouvent une nouvelle jeunesse dans la source perpétuellement jaillissante de leur esprit.

« Mais il faut que je vous gronde. Vous me demandez pardon de ne me parler que de vous. Vous êtes un ingannatore. Vous ne me dites rien de vous. Rien de ce que vous avez fait. Rien de ce que vous avez vu. Il a fallu que ma cousine Colette — (pourquoi n’allez-vous pas la voir ?) — m’envoyât sur vos concerts des coupures de journaux, pour que je