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l’aube

en pleurant. Alors il la regardait avec une bonté et une douceur admirables. Il lui disait de guérir, et consentait à ce qu’elle l’aimât. Arrivé à ce moment du récit, comme il se plaisait à en prolonger l’agrément, en répétant plusieurs fois les attitudes et les paroles, le sommeil vint le prendre, et il s’endormit consolé.

Mais quand il rouvrit les yeux, le jour était venu ; et ce jour ne brillait plus avec l’insouciance du matin précédent : quelque chose était changé dans le monde. Christophe connaissait l’injustice.