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Joli cadeau ! Le bel oiseau !

— Vilain ou beau, tout ce que j’ai je te le donne, je me rends, sans conditions, à discrétion. Fais de moi ce que tu voudras.

— Tu consens à venir en bas ?

— Pieds et poings liés, je me livre.

— Et tu consens à m’obéir, à ce qu’on t’aime, à te laisser mener, gronder, choyer, soigner, humilier ?

— J’ai abdiqué ma volonté.

— Ah ! comme je vais me venger ! Ah ! mon cher vieux ! Méchant garçon ! Que tu es bon ! Vieil entêté ! M’as-tu fait assez enrager !

Elle m’embrassait, me secouait comme un paquet, et me serrait sur son giron, tel un poupon.

Elle ne voulut pas attendre une heure. On m’emballa. Et Florimond et les mitrons, casqués du bonnet de coton, m’enfournèrent par l’escalier étroit, les pieds devant, la tête après, en bas, dans un grand lit, en une pièce claire, où Martine et Glodie me bordèrent, narguèrent, répétèrent vingt fois :

— À présent, on te tient, on te tient, te tient bien, vagabond !…

Que c’est bon !

Et depuis, je suis pris, j’ai jeté ma fierté au panier ; à Martine, je me soumets, vieux marmouset… Et c’est moi, sans qu’il y paraisse, qui mène tout, dans la maison.

    • *

Martine désormais s’installe auprès de moi,