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LES DERNIERS QUATUORS

assurait de plus une pension annuelle de 600 florins, — jusqu’à ce qu’il eût trouvé une situation digne de lui.

La partie était gagnée. Beethoven ne la renouvela pas, avant cinq ou six années.



Quelles années, d’orages, de passions, de tragédies cachées, de batailles héroïques et triomphales avec la destinée ! L’orchestre lui est alors sa grande armée. Il livre, avec, ses Austerlitz, son Eroica et sa Cinquième en ut mineur[1]. Son clavier, qui est son cheval de bataille, participe aussi à ces luttes épiques, avec ses grandes sonates (l’Appassionata de 1804) et ses Concertos (le Quatrième en sol, de 1805-1807, le Cinquième en mi bémol, de 1809).

Et voici qu’en 1806[2], il est revenu, sous l’impulsion du comte Rasoumovsky, aux quatuors. Mais il n’est plus le même. Combien plus grand et élargi ! Il ne s’inquiète plus des modèles du passé. Il n’a même plus souci de la compré¬ 1690 ; le violoncelle, de Andréas Guarnerius, 1712. — Ils sont maintenant à la Kgl. Bibl. de Berlin.

  1. L’Eroica est de 1804-1805. La Symphonie en ut mineur a été composée, en grande partie, dès 1805, bien qu’exécutée seulement à la fin de 1808.
  2. L’autographe du premier des trois quatuors Rasoumovsky porte l’indication ; « Commencé, le 26 mai 1806 » — Ils ont été exécutés, pour la première fois, et ont paru, au début de 1808.