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LES DERNIERS QUATUORS

stituant un caractère volontaire à sa fraîche spontanéité. Et ce qui confirme l’impression d’affaiblissement, c’est qu’arrivé au terme de ce redéveloppement sur commande, Beethoven inscrit un da capo, qui repiétine tout le chemin parcouru, depuis le début de la a Durchführung » (mes. 81-243). Est-ce pour faire illusion à l’auditeur sur la durée réelle du finale trop réduit ? Il y a là fatigue certaine, provoquant une grave faute dramatique : car il est inconcevable que se reproduise, — et dans les mêmes termes — la saisissante rentrée du « Muss es sein ? », avec ses ripostes qui se heurtent, comme en un duel d’Olympiens. Il eût fallu d’autres épisodes du combat. Et Beethoven, en ces mois d’épuisement, après le choc qu’il avait reçu, n’avait plus grand goût au combat. Il cherche plutôt ce qui le distrait et qui l’allège. À la sortie de sa redite, par un défilé d’âpres harmonies[1], la Coda, très courte, s’évade en des pizzicati, pp., de marche sautillante, autour de laquelle pépie, dans les notes élevées, le premier violon. Au deuxième violon, le thème de la réponse lui renvoie la balle, dans un jeu de raquette, qui donne au mouvement un air dansant. Tous les soucis sont oubliés. La réalité même a perdu son poids. — Mais le compositeur se rappelle que l’éditeur

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