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BEETHOVEN

[partition à transcrire]

pas si loin d’un sombre chemin que nous avons jadis suivi :

[partition à transcrire]

Mais il n’y a plus d’ombre, il s’est éclairé. Je crois rêver, quand je lis dans l’analyse de Vincent d’Indy qu’il qualifie « cette pièce, de particulièrement émouvante ». Je n’y vois pas trace de mélancolie. Elle garde le ton du badinage, mais des plus fins. On ne trouverait pas dans tout le morceau un éclat de voix, un ff. Très peu de f., dont la plupart cèdent aussitôt. Les poco cresc. s’achèvent en p. De délicates demi-teintes, sempre p., pp. (et notamment, dans les jolis passages en triolets et pizzicati). Bien que le style de la sonate soit observé, (et l’on dirait que Beethoven a voulu se plier au bon vieux ton : il y a çà et là quelques jolies touches à l’antique mode, que Haydn n’eût pas reniées), les développements et la Coda sont allégés. La conclusion, après un original point de suspension, est toute gracieuse et discrète, dite à mi-voix