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BEETHOVEN

comportait que trois très courts morceaux. (L’adagio a été surajouté). Holz lui fait valoir que, si court qu’il fût. « c’était pourtant un quatuor de Beethoven ; et cela coûterait moins cher à éditer. »

Dans un entretien, que Holz a plus tard rapporté, Beethoven, lui parlant de ses dernières sonates pour piano, qu’il estimait ses meilleures, ajoutait : — « Mais le piano est et reste un instrument insuffisant. (Es ist und hleiht ein ungenügendes Instrument). À l’avenir, j’écrirai, sur le modèle de mon grand maître Haendel, chaque année, seulement un oratorio et un concerto pour un instrument à cordes ou à vent, — sous réserve d’avoir terminé d’abord ma Dixième Symphonie et mon Requiem. »

Ainsi, la féconde période des grands quatuors allait se clore ; et leur long travail de concentration et d’enrichissement technique aurait été un stade préparatoire à la remise en chantier de plus vastes compositions, symphoniques et chorales, renouvelées et enrichies de toutes les conquêtes réalisées dans la musique de chambre. Combien nos regrets en sont-ils encore accrus !

Nous reparlerons plus loin de quelques-uns de ces grands projets. Nous n’avons pas, du moins, à regretter la perte d’un autre quatuor. Avec l’op. 135, le cycle des quatuors s’achevait.