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LES DERNIERS QUATUORS

ordinaire vitalité… » De tous les portraits que Spiker connaissait de Beethoven, celui qui lui parut le plus ressemblant était celui de Letronne, exécuté douze ans plus tôt. « L’éclat de son regard avait quelque chose d’extraordinairement vivant, et la vivacité de toute sa personne ne pouvait faire penser que sa fin fût si proche… »

On voit quel ressort étonnant il possédait ! Le Beethoven de la fin d’août était bien loin, déjà, du septuagénaire brisé, dont parlait Schindler, à la fin de juillet. On eût dit qu’il avait fait peau neuve.

Il l’avait faite. Il écrivait — (qui l’eût cru ?) — son quatuor en fa majeur. Et l’examen que nous allons en faire montrera combien l’atmosphère en est différente de celle, grave, mélancolique, tourmentée, religieuse, des trois grands quatuors précédents. C’est une revanche de l’esprit de gaieté burlesque et d’ironie, une évasion…