pièce n’est pas pour la symphonie. Réservons-la ! Elle appartient au quatuor…
n nouveau rappel aux quatuors, un stimulant énergique,
lui vint, en ce printemps 1823, de son Achate,
son gros lieutenant, « mylord Falstaff », Ignaz Schuppanzigh,
qui, après sept ans d’absence en Russie, était
retourné à Vienne, à la fin d’avril 1823, et y reprit, le 14 juin,
ses soirées de quatuors. Schuppanzigh, de six ans moins âgé
que Beethoven[1], avait, depuis sa jeunesse, fait route avec
lui. Dès leurs débuts à Vienne, les deux jeunes gens s’étaient
rencontrés chez le même mécène, l’aimable prince Lichnowski.
Dans son palais, étaient donnés, chaque vendredi matin,
par Schuppanzigh, des concerts de musique de chambre.
Déjà en 1796, il dirigeait en public plusieurs œuvres de
Beethoven. En 1804, il fut le premier en Europe à entreprendre
des concerts publics de quatuors[2]. En 1808, le
prince Rasoumovsky l’avait chargé d’organiser chez lui un
quatuor privé ; et c’est pour ce groupe d’élite que Beethoven
avait écrit ses fameux quatuors op. 59. L’incendie du palais
- ↑ Né en 1776, mort en 1830. Il avait été d’abord un simple dilettante. jouant de l’alto. Puis, à l’époque où Beethoven vint à Vienne, il se consacra tout entier à la musique, et se spécialisa dans le jeu du violon. À 21 ans, il était déjà célèbre, comme directeur d’orchestre. Il dirigeait, en 1798, à l’Augarten, dans la belle saison, 12 à 16 concerts, d’une durée d’environ deux heures et à des prix très modestes.
- ↑ Anton Kraft le suivit, en 1809. Baillot, à Paris, en 1814.