Mais on n’y sent aucune révolte ; et le chagrin consent, s’achève en une acceptation à voix basse, que récompense une promesse harmonieuse, en des envols de gammes en triples croches pp. qui passent par tous les instruments, comme à la fin du Credo de la Messe en ré. Et sur le frémissement de l’orchestre qui attend (point d’orgue sur l’accord p. de la bémol, mi bémol, sol bémol, do naturel), un brusque coup d’archet met, dans la force, le point final.
omment cette Confession, contradictoire, mais d’autant
plus sincère et émouvante, est-elle suivie de l’insouciante
Allemande, que l’on connaît (Alla danza
tedesca) ? La succession des morceaux dans ce quatuor reste
un mystère, si l’on ne veut supposer que Beethoven s’y est
abandonné au libre cours de ses pensées mêlées, bonheurs
fugaces et vieilles peines, avec une intention marquée
d’échapper à celles-ci dans ceux-là. L’encadrement de l’andante
entre deux danses populaires semble évoquer les
courses à travers champs du promeneur solitaire et ses rencontres
avec des fêtes paysannes. Il a groupé en un même
tableau des souvenirs de dates différentes. Car l’alla tedesca
avait été notée, avant qu’il fût question du quatuor en si
bémol, et probablement en vue du quatuor en la mineur
(Cf. Nottebohm, I, p. 53). De la tonalité en la majeur, elle
passa en si bémol, puis en sol majeur (Nottebohm, II, 3, et
Cahier italien, pp. 68-69).
Elle est, dans sa rustique simplicité, d’une exquise per-