Il les retourne, sous toutes les formes, en leur attribuant toutes les valeurs, mais sans pouvoir longtemps aller au-delà. Il nomme d’abord cette mélodie : « Cantabile dopo preludio ». — Ce n’est qu’après, qu’il trouve la phrase du « prélude », hésitante et nostalgique, qui ouvre l’andante définitif :
(pp. 63-67 du Cahier italien) :
J’ai déjà fait remarquer que cette phrase d’introduction est un ressouvenir de celle qui ouvre le quatuor : si bémol, la naturel, la bémol, sol, mi bémol. — Mais si, dans l’esquisse, l’intention expressive reste douteuse, — peut-être encore plaintive, — dans le texte définitif, Beethoven a tranché net, dans le sens de l’humour. Il a inscrit, au-dessus de la première mesure : « poco scherzoso »[1]. Il faut d’autant plus le rappeler que nombre d’éditions se sont permis d’escamoter l’indication, — sans doute parce qu’elle gênait le transcripteur, dans son interprétation du morceau.
On ne saurait s’en étonner, car peu de compositions de Beethoven offrent un tel mélange d’inspirations contradictoires, — humour et émotion ; — et les difficultés sont
- ↑ Dans une des esquisses correspondant au début de l’andante, Beethoven a écrit : « humoristisch ». — Il n’y a donc aucun doute possible sur ses intentions.