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BEETHOVEN

Ce débat avec soi-même, dont l’expression s’élabore dans les nombreuses esquisses du Cahier italien, sans parvenir à son volume définitif, s’éclaire, dans une de ces esquisses (p. 25) par un rapprochement singulier avec le Dona pacem d’une Messe nouvelle, (en ut dièze mineur) :

[partition à transcrire]

Aucun combat de l’âme, dans la musique de Beethoven, n a été aussi serré et aussi acharné. La belle phrase intrépide du premier violon engage la lutte, avec un héroïsme magnifique ; et elle la soutient, sans fléchir, sans se lasser, constamment gênée, à la fois entravée et ponctuée par les battements précipités du deuxième violon et du violoncelle, qui heurtent leur souffle, hors d’haleine.

Les deux violons se choquent et se mêlent, en de rudes neuvièmes, avec une ténacité crispée, qui se refuse à lâcher prise :

[partition à transcrire]

Dans aucune autre œuvre de musique de chambre classique, les quatre parties n’ont été traitées avec une si auda-