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BEETHOVEN

[partition à transcrire]

C’est une question — c’est la question — qui demeure suspendue sur un point d’orgue, et qui attend, en soupirant, en implorant, la réponse.

Cette réponse, l’allegro appassionato final va la donner ; mais ce ne sera qu’après un débat passionné, qui ressasse* avec une répétition acharnée, le motif de deux notes, à l’alto :

[partition à transcrire]

Paul Mies, dans son étude remarquable : « Die Bedeutung der Skizzen Beethovens zur Erkenntnis seines Stiles » (1925), fait ressortir la beauté et la force singulières de cette transition entre le récitatif et l’allegro final. Mais il s’agit de bien autre chose que d’un moyen oratoire ! C’est une tragédie intérieure, un corps-à-corps de l’âme angoissée avec cette question tenaillante de deux notes[1] :

  1. Dans sa première esquisse du finale (p. 5 du Cahier italien) Beethoven, utilisant ses motifs abandonnés pour le finale de la Neuvième