et que le second violon, reprenant le pieux élan de la prière, marque une ligne de montée, comme s’il levait ses mains vers le ciel :
Alors, d’un brusque coup d’aile, à travers les espaces, le Choral, au premier violon, s’élève du do au fa, où il s’établit, entraînant les autres instruments à sa suite ; dans cette atmosphère dégagée de la pesanteur de notre tonalité[1], sur des hauteurs mystiques, — un Montsalvat, — il plane et se perd dans les lointains…
On dirait des vibrations de cloches, qui se prolongent et s’effacent dans l’atmosphère…
C est un des plus extraordinaires tableaux mystiques, qui aient été peints par la musique. On peut à peine concevoir qu’on l’expose dans des concerts. Il veut le recueillement de 1 oratoire, et mieux encore, la concentration de la contemplation solitaire. Il pourrait prendre place dans un livre des Prières.
- ↑ Remarquer les trois notes hautes (mi, ré mi) piquées et liées cresc. avant l’établissement définitif sur le fa… une impression de dernier coup d’aile imperceptible, qui frémit, dans les hautes plaines de la lumière.
