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BEETHOVEN

à des hauteurs extatiques, mais il y conserve son calme surhumain, — tandis que les interludes, où l’âme humaine exprime sa ferveur, sont syncopés et semblent un peu haletants, bien que maintenus dans l’ordre liturgique. En son ensemble, cette deuxième reprise reproduit exactement la ligne et les nuances du premier exposé, mais à un degré plus haut d’intensité contemplative et d’extase.

L’andante aussi, à son retour, est monté d’une octave, et ses oiseaux du cœur modulent, sur la trame mélodieuse du premier dessin, des Variations enchanteresses, où ils s’enivrent de leur ramage. La troisième apparition du choral se fait dans une atmosphère de ferveur exaltée, mais qui, bien loin de se traduire par un renforcement de sonorité, s’enveloppe de p. più p. pp. con intimissimo sentimento (mit innigster Empfindung). Les interludes se sont encore animés, précipités[1]. La mélopée s’interrompt, avant de finir le premier verset, et ce fragment

  1. Au sujet du dessin des interludes, dans la troisième apparition du choral, Beethoven écrit à Holz :

    « Il n’est pas indifférent que l’on écrive :

    [partition à transcrire]

    Or, la plupart des éditions marquent à faux.

    La brève liaison interrompue est très caractéristique du souille entrecoupé, de l’émotion étouffée, dans toute cette dernière page.