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BEETHOVEN

de tonnerre, et au-dessus, le cri d’appel étouffé du premier violon :

[partition à transcrire]

Et voici l’homme qui, dans un crescendo des huit mesures finales, d’un héroïsme inouï, reprend l’épée, frappe d’estoc et de taille, dans un emportement de fièvre, acharné, et ne s’arrête que, d’un coup foudroyant, l’ennemi ne soit brisé.


Le second morceau, en forme de Scherzo[1] (allegro ma non troppo en 3/4), comme j’ai tout lieu de le croire, n’a pas été composé en second (aucune esquisse n’en a conservé la trace), mais en dernier, — après l’assaut de la maladie, et quand la santé était tout à fait recouvrée. Le maître-enchanteur, le Prospero, joue avec les éléments mêmes du souci, contre lesquels, dans le premier morceau, il vient de livrer un âpre combat sans répit.

Il est curieux que ce second morceau s’ouvre par les deux mêmes notes que le premier, — par la première moitié du sombre avertissement qui a hanté les pages précédentes. Et l’entrée du thème de violon, à la cinquième mesure, vient compléter l’évocation :

  1. Le meilleur nom qui lui convienne est « Intermezzo ».