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LE CHANT DE LA RÉSURRECTION

[partition à transcrire]

et le jeu de poursuite, sous toutes les formes variées, gracieuses ou fougueuses, enjouées ou essoufflées, qui, dans la troisième section, prennent un caractère plus combatif, jusqu’à l’apparence de mêlée (mes. 331 et suiv.), et la course finale, qui se fait, à un moment, en deux sens opposés, puis se réunit à la tierce (mes. 353 et suiv.) — en attendant la jonction définitive à l’octave (mes. 386 et suiv.), — et toujours soulevée par les battements d’ailes du trille caractéristique, qui porte tout le morceau.

Si je voulais me mettre au ton du jeu, je dirais que toute cette grande fugue allègre s’inscrit sous le signe des ailes.

Mais il est bien entendu que cette image n’est qu’un amusement. Et revenant à mon analyse, je veux, pour terminer, embrasser d’un regard tout le panorama de la sonate.

Je vois, dans le lointain, à la fin de 1817, se produire, sans éclat, le sourd réveil de la sève. Beethoven entame, en tâtonnant, le premier morceau de la sonate, sans bien savoir où il va. Même après qu’a surgi l’éperon caractéristique qui fait bondir l’allegro, au prime printemps de 1818, il a si peu conscience encore de ce qu’il exprime qu’il l’applique, nous l’avons vu, à un vulgaire hommage de cour.