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BEETHOVEN

l’importance que Beethoven lui attribue ; il remarque justement avec quelle solennité Beethoven l’annonçait, dans les mesures 246-249 : cela devrait le mettre sur la voie de l’émotion religieuse, qui saisit Beethoven à ce moment, et où il puisera de nouvelles forces pour reprendre sa marche… Il n’en est rien. Halm se butte à cette question si parfaitement oiseuse : — « Comment peut s’appeler en vérité ce nouveau thème ? Et vaut-il comme soprano, comme alto, ou comme basse ? »

Nous l’appelons illumination, religieuse offrande du cœur à Dieu… « Gott allein… » Même cette joie, ce jeu de la fugue, ce motif musical lui appartient…[1]. Et cette union avec lui va soulever la fin de la fugue. — Le développement qui suit, en mouvements simple et contraire, a un caractère plus volontaire, — on pourrait dire, plus acharné. La soudaine réapparition du motif initial, dans la stretta (mesures 334 et suiv.), prend un tout autre sens, mordant, intense et exalté[2] :

  1. Voir la note à la page précédente.
  2. Il en sera de même de l’élan en retour (mesures 368 et suiv.) :
    [partition à transcrire]