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BEETHOVEN

ser, c’est qu’il est toujours si volontaire et si conscient. Même des démons qu’il déchaîne.

Voyons-le maintenant, dans leur farandole torrentueuse qui se déroule, d’un bout à l’autre de la dernière partie de l’op. 106.



Les premières esquisses de la fugue, notées avant l’adagio, envisageaient un mouvement et un sentiment fort différents de ceux qui l’ont emporté :

[partition à transcrire]

Ce rythme de vaillance, très beethovenien, ne s’est plus accordé avec la logique consciente ou subconsciente de la sonate, dans la suite de son développement. Il est évident qu’au cours de la composition de l’adagio, la marche de l’esprit, la pensée architectonique, ont amené Beethoven à substituer à la Stimmung préconçue une autre et, par conséquent, d’autres formes. Même, une fois le nouveau thème trouvé, Beethoven n’a pas encore trouvé le mouvement.

Ce n’est qu’après la fin de l’adagio que viennent des esquisses, où s’affirme le caractère actuel du dernier morceau : des descentes de plus en plus rapides, — d’abord