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LE CHANT DE LA RÉSURRECTION

nomène émotif et musical caractéristique, — qu’on rencontre beaucoup plus souvent chez Mozart et chez Chopin, oiseaux chanteurs : l’oiseau s’enchante de son chant et de ses pleurs ; le flot de sa plaintive mélodie exerce comme une magie sur sa douleur, s’enroule autour de son sanglot. On le remarque déjà chez l’enfant, qui s’écoute geindre et qui finit par en jouer. C’est très rare chez Beethoven, qui ne pleure guère, qui encore moins se regarde pleurer. Mais ici, la beauté de l’inspiration mélodique le grise :

[partition à transcrire]

Ce roucoulement de la douleur paraît, d’après l’aspect du seul dessin, s’exaspérer en bavardages plaintifs, entrecoupés, d’une suppliante qui s’agite, avec des gestes féminins et harmonieux.

[partition à transcrire]

Mais il ne faut jamais oublier cette indication essentielle : — pp. Tout ce mouvement pathétique se déroule pia-