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BEETHOVEN

grondant des basses, la première phrase de la sombre méditation. Aux 22e et 23e mesures, elle a un second sursaut, encore plus aigu, plus passionné, qui la projette dans le thème du futur Benedictus ; et de nouveau, elle s’accroche à ce refuge, pour retomber dans la morne tristesse, qui, cette fois, s’arrête dans sa marche, suspendue à un soupir (espressivo) de l’âme qui ne sait plus où s’adresser…

Arrêt brusque… Puis, une sorte de soufïle rythmé de la basse, qui pourrait figurer, comme dit Alfred Cortot, « des battements de cœur, après une violente commotion », — mais qui, plus sûrement, correspond à la reprise de la marche secrète qui mène tout cet adagio, comme un destin inéluctable. La belle phrase expressive, qui va, sur cette basse, s’élever, scandée à contre-temps par des palpitations :

[partition à transcrire]

est fille de celle qui a déjà paru (mes. 9 et 10) comme deuxième partie du thème principal :

[partition à transcrire]

Mais, au lieu de rester dans l’esprit de morne mélancolie du début, elle s’anime et se fait suppliante, avec des sursauts de douleur et des sanglots. 11 se produit ici un phé¬