Page:Rolland - Beethoven, 3.djvu/299

Cette page n’a pas encore été corrigée
289
LE CHANT DE LA RÉSURRECTION

[partition à transcrire]

Il n’est que de comparer à la rédaction définitive, pour constater les beaux approfondissements que Beethoven devait apporter au premier jet, l’enrichissement des harmonies, le renversement, si je puis dire, des hauteurs de la ligne mélodique, qui débute ici dans le registre le plus élevé, pour graduellement s’abaisser, — au lieu que, dans le texte définitif, le chant sort des profondeurs et se maintient à mi-hauteur, jusqu’à la modulation de sol dièze à sol naturel, d’où elle s’envole en un bond de dixième, dans une supplication pathétique… Mais la grande ligne est bien fixée.

Et maintenant, l’esprit constructeur peut travailler, en pleine conscience, avec ordre, logique, et clarté. Il le fera, pendant l’automne de fin de séjour à Mödling et les premiers mois d’hiver, à Vienne. Ce ne sont plus les jours d’été, les longues courses à travers champs. Le vieux homme se concentre dans le dialogue avec soi-même.

19