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LE CHANT DE LA RÉSURRECTION

c’est un indice de descente au royaume intérieur, où la pensée s’approfondit.

Les premières esquisses de l’adagio sont brèves et morcelées ; mais je ne les trouve nullement chaotiques, comme dit Nottebohm. On y assiste au contraire au travail aveugle et sûr du puissant instinct, qui, comme un poulpe, tâte dans la nuit, de ses multiples tentacules, les divers membres de la grande idée qu’elles veulent étreindre, et, mystérieusement, touche toujours aux points vitaux. Qu’on en juge ! Voici d’abord la première prise :

[partition à transcrire]
la Mélancolie, dans sa démarche essentielle.

Mais il y a plus ; et dès le second essai, que cite Nottebohm, le balancement en 6/8 est fixé, et voici la modulation et le cri émouvants :

[partition à transcrire]

Plus loin[1], ces belles volutes de la douleur mélodieuse :

  1. Je passe beaucoup d’aulres ébauches, où se précise la pensée. On les trouvera dans le chapitre de Nottebohm (II, pp. 133 et suiv.).