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GŒTHE ET BEETHOVEN

Hofrath, un Geheimrath ; mais vous ne fabriquerez jamais aucun Gœthe, aucun Beethoven. Donc, ce que vous ne pouvez pas faire (et ce que vous êtes loin (Têtre vous-même), apprenez à le respecter ! Cela vous fera du bien ! » (Das ist Ihnen gesund)... Deuxième leçon. De quel sourcil froncé l’accueille le maître des hiérarchies et de l’ordre social ?...

A ce moment, apparaissent sur la route, venant à leur rencontre, l’impératrice, les ducs, toute la cour. Beethoven dit à Gœthe :

— « Restez à mon bras ! Ils doivent nous faire place. Nous, non. »

Gœthe n’est pçjnt de cet avis, dit Bettine ; (la scène est bien connue) ; il se dégage du bras de Beethoven, et se range de côté, le chapeau à la main. Beethoven, les bras ballants, fonce droit sur les princes, et passe au milieu, comme un bolide. Il a seulement touché le bord de son chapeau. Eux, s’écartent poliment et ils le saluent tous, avec amitié. Une fois passé, Beethoven s’arrête, il attend Gœthe, qui fait ses révérences. Alors, il lui dit :

— a Je vous ai attendu, parce que je vous honore et estime, comme vous le méritez ; mais vous leur avez fait trop d’honneur l. »

1. A compléter par la lettre de Beethoven à Bettine, (qu’elle ait été écrite par Beethoven ou par Bettine, d’après les paroles notées de Beethoven) :

« On doit être quelque chose, si on veut le paraître », aurait dit