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ANNEXES

fameux lied des Deux Grenadiers de Heine (mis en musique la même année, par Richard Wagner, à Paris, avec le même emploi de la Marseillaise) ; — en 1851, dans l’ouverture de Hermann et Dorothée. Combien Beethoven, à qui cette musique est apparentée, aurait dû en être frappé, plus encore que Schumann, et faire flotter son étendard, dans une de ses grandes œuvres ! Ne l’a-t-il pas entendue, pendant son voyage de Bonn à Vienne, en novembre 1792, où il traversa les lignes françaises ?

La Marseillaise ne pénétra-t-elle point

en Autriche et ne força-t-elle pas la porte de ses oreilles murées ? Les recherches du prof. Max Friedlænder dans les gazettes et publications musicales d’Autriche, pendant la première moitié du xixe siècle, ne lui ont rien révélé à ce sujet. Mais, en tout cas, Beethoven avait été en relations, à Vienne, avec de grands musiciens qui, comme Cherubini, avaient joué un premier rôle dans l’art symphonique et choral de la Révolution française. Et l’on prétend que Salieri, qu’il connaissait depuis sa jeunesse et qui était une autorité à Vienne, avait usé de la Marseillaise, dans une Palmira, de 1795 ( ?). — La question reste en suspens. Mais je doute que, l’ayant connue, il n’en eût point parlé, ou qu’elle n’eût point imprimé dans une de ses œuvres la marque de son passage.