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GŒTHE ET BEETHOVEN

Bettine, qui épouse sa cause, amasse elle-même des matériaux pour un Armenbuch (Livre des pauvres). — En 1846, c’est le révolutionnaire polonais, Mieroslawski, emprisonné, condamné à mort, gracié par son intervention véhémente L

— En 1849, c’est le révolutionnaire Kinkel, condamné à mort. Bettine passe des jours et des nuits à le défendre, écrivant lettre sur lettre au roi qui lui répondait avec le même acharnement. J’ai, dans ma collection, des brouillons de lettres inédites de Bettine, d’une ardeur passionnée :

— « Vous dites de Kinkel qu’il a été poussé par des mobiles pervers. Cela peut être, mais la stupidité de mettre à mort un homme parce qu’il est à charge à la société, et le non-sens d’une loi qui autorise ce crime, me soulèvent de révolte... Il s’agit bien de ses fautes ! Il ne s’agit pas de cet homme en particulier. Il s’agit qu’aucune goutte de sang ne puisse plus être versée d’un homme qui est remis en la puissance du souverain. »

Il faut reconnaître que le roi écoutait les objurgations de l’ange de la Révolte avec un respect et une longanimité, qui témoignent autant en sa faveur qu’en celle de Bettine. Il lui écrivait, en 1847, à propos de Mieroslawski : — « Vous aimez et exigez la loyauté et la vérité. 11. En 1848, on le retrouve parmi les chefs de la nouvelle Révolution polonaise.