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BETTINE

les personnalités les plus célèbres de son temps : Alexandre von Humboldt, Jakob et Wilhelm Grimm, Schleiermacher, Emmanuel Arago, Moritz Carrière, Peter Cornélius, Emanuel Geibeî, Fried. Christ Fôrster, etc... — enfin, sur son activité politique.

Celle-ci a été si frappante et si haute que je crois utile d’en dire ici quelques mots au lecteur français, qui l’ignore presque complètement. On verra que, si peut-être le vieux Goethe l’eût désapprouvée G Bettine resta, plus que lui, fidèle à l’exemple du Prométhée de ses vingt-cinq ans. Depuis les années 1840, les idées de justice sociale et de liberté politique s’emparent de Bettine. Les voix de la misère, les cris des opprimés, les révoltes des peuples trouvent en elle beau- 1dans la musique ». — Elle avait étudié le contrepoint et la fugue. La musique tient une place importante dans sa correspondance, et mériterait qu’on s’y arrêtât : car les intuitions de Bettine. qui tâtonnent dans l’ombre, pénètrent parfois assez loin. Je donne, à la fin de cet Essai, la traduction d’une curieuse lettre à Goethe, qui est une sorte de monologue sur la musique. 1. Et en question d’ordre social, Goethe a été vieux de bonne heure. Une thèse récente du Dr Lucht : Unter Karl August, nous montre, hélas ! dès 1783, Gœthe-Faust, poète compatissant de Margrete au cachot (Urfaust, 1770-75) condamner froidement à la peine de mort, pour infanticide, une malheureuse fille de Weimar, Anna Hôhn. Et cependant, le grand-duc hésitait à soussigner l’arrêt qu’avaient rendu les deux juges ordinaires ; la voix de Gcethe Geheimrat, devait être décisive. Goethe vient, lit la sentence, et écrit : « Auch ich. » (n moi aussi »). — Cf. Dr K. M. Finkelnburg : Kindesmord-Justiz und Strafrecht unler Gcethe (Berline ? Tageblatt, 5 avril 1931).