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BETTINE

le 28 juillet et le 18 octobre, un vide dans sa correspondance, qui s’explique d’autant moins que, dans le billet de Gœthe, écrit cinq jours après son départ de Teplitz (17 août), il parle avec un feu qui n’est pas ordinaire, de plusieurs « feuilles » (« Blâtter ») 1, de Bettine, qu’elle lui a laissées, « quil lit et qu’il relit », et d’une nouvelle encore qui vient de lui arriver... Qu’en a-t-il donc fait ? Et que disaient-elles, ces lettres, que Bettine n’a pas retrouvées dans la collection qui lui fut renvoyée par le chancelier von Müller, après la mort de Gœthe, en août 1832 ? — Et, (le plus étonnant chez une femme qui voilait si peu ses sentiments, qui plutôt, eût-on dit, y eût ajouté encore !) ces lettres, Bettine ne les a pas refaites, elle n’a jamais voulu remuer la poussière de ces jours !...

Or, voici quelques grains de cette poussière, retrouvés, depuis peu, dans les brouillons de lettres de Bettine, qu’on a exposés pour les vendre à l’encan, et dont ne fait mention aucun livre publié sur elle :

« C’était le crépuscule du soir, dans le chaud, mois d’août... Il était assis à la fenêtre ouverte, fe me tenais devant lui, les bras autour de son cou, le regard enfoncé comme une flèche au fond de ses 1. Et, le 25 octobre suivant, « toutes tes chères feuilles arrivées l’une après l’autre... » Pas une n’est conservée.