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GŒTHE MUSICIEN

toujours que la lumière soit faite par le second Gœthe — le musicien 1 ! aïs je ne voudrais point que ces dernières lignes donnassent à penser que je considère le Second Faust comme un gigantesque librelto. Un libretto n’est que la moitié d’un poème. Une œuvre de Gœthe, même quand elle est faite pour la musique, est un poème et demi. Elle contient déjà en elle la musique. Ainsi que le demandaient les vers que j’ai cités au début de cet Essai : — « Nur riicht lesen ! immer singen ! » — elle est un chant. Et elle est bien plus encore. Elle est un orchestre. Elle annonce, par moments, dans ce Faust I et II, toutes les féeries instrumentales des époques romantique, Wagnérienne, et au delà. Philippe Spitta l’a bien vu : Gœthe, dont les sens vieillis s’étaient fermés à la nouvelle musique, à Beethoven, Schubert et Weber, était pourtant aucun, même Schumann qui a osé la dernière scène dans l’Au delà, ii a eu le double génie du Nord et du Midi, que Gœthe exigeait — et qu’il avaitj le créateur du monde poétique qu’ils illustraient 1. Ce n’est peint faute que des musiciens l’aient tenté. Mais