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GŒTHE ET BEETHOVEN

Christian Schlosser, dont Gœthe espérait faire son secrétaire musical, pour écrire d’après ses principes la Tonlehre qu’il projetait. Mais Schlosser se détourna de ces questions. Privé de son concours, Gœthe ne put effectuer l’œuvre. Il n’abandonna pourtant jamais son dessein 1. Il y tenait si bien qu’encore en 1827 il se faisait calligraphier sur un grand tableau ses principes de la Tonlehre et qu’il le pendit au mur de sa chambre à coucher. Quoiqu’il en fût resté, de son aveu, au squelette de sa science, ses théories ont mérité d’être discutées par les esthéticiens de la musicologie contemporaine. Hans Joachim Moser leur a consacré un écrit : Gœthe und die musikalische Akustik 1 2, et Hugo Riemann les a approuvées.

Le problème auquel il s’était particulièrement attaqué et qui le préoccupa jusqu’à la veille de sa mort 3, était celui de la tonalité mineure. Il le traita dans ses discussions avec Zelter en 1808, 1810 et 1821, et avec Schlosser en 1814-1815. Les réponses de Zelter ne l’avaient aucunement satisfait. Zelter recourait aux explications de la physique musicale, par les divisions de la corde. La petite tierce mineure n’eût pas été, d’après lui, une floraison spontanée de la nature, mais 1. Il en parle dans ses lettres de 1829-1831. 2. Fesischrijt zu R. V. Liliencrons 90. Geburtstage. 3. En 1831, il y revient.