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GŒTHE ET BEETHOVEN

A Milan, ils avaient étudié le rite Ambrosien. Puis, Gœthe avait chargé Kayser de faire des recherches sur la musique antique : car son intuition lui disait que là devait être la source du chant chrétien h -— Plus tard, suivant à Weimar les offices de Pâques, chantés par la chapelle grecque de la princesse héréditaire, il fut frappé de la parenté des hymnes russes avec les chants de la Sixtine, et il eût voulu savoir de Zelter l’origine de la vieille musique byzantine 1 2. Mais l’érudition classique de Zelter était si pauvre qu’il gnorait jusqu’à la signification de ce nom : « Byzance » 3 !

Il eût trouvé en Rochlitz un cicerone musical bien autrement instruit. Mais malgré son long commerce avec lui, il semble qu’il ait craint, en recourant à lui et en l’appelant à Weimar, de désobliger son vieux Zelter 4. Il lut du moins les livres de Rochlitz ; et, surtout dans la dernière période de sa vie, où il sortait moins de chez lui, il s’occupa d’histoire musicale 5. 1. Il correspondait avec le philologue Fr. A. Wolf, au sujet de la musique grecque.

2. 1808.

3. En revanche, Zelter lui fit en 1810 une conférence sur le pape Marcel et sur la messe de Palestrina. 4. J’ai déjà fait remarquer combien de fois des scrupules excessifs d’amitié, qui honorent la fidélité de Gœthe, ont été à son détriment intellectuel.

5. De 1824 à 1832, il lit une quantité de livres et d’Essais sur la musique : notamment, ceux de Rochlitz sur la fugue, sur les