Page:Rolland - Beethoven, 2.djvu/164

Cette page n’a pas encore été corrigée
148
GŒTHE ET BEETHOVEN

Ce ne fut pas la dernière fois que Goethe et Gluck se trouvèrent en contact. Dans les années qui suivent, Gluck est très apprécié à Weimar 1, et Goethe cherche en lui non seulement ce stimulant créateur qu’il va souvent demander aux musiciens, mais des leçons de style dramatique et de déclamation * 1 2. Sa belle amie Ivorona Schrôter lui en chante souvent et bien. Et quand il cherche à former, pour son usage personnel, un compositeur qui lui soit en quelque sorte complémentaire — (car, nous le verrons, la musique est, pour lui, partie intégrante et nécessaire d’une forme d’art, lyrique et théâtrale, qui ne cessera de le préoccuper) — c’est à Gluck qu’il veut envoyer ce musicien : Christoph Kayser. Il écrit à Gluck, alors très atteint, près de la mort. Et Gluck fait répondre, avec empressement, en s’excusant de sa main paralysée (1780). Au même temps, Goethe est intéressé par les idées musicales de Jean-Jacques (1781). Son a monodrame » Proserpina appartient à un genre inauguré par le Pygmalion de Rousseau. une lettre, unique je crois, de « la petite Chinoise », écrivant à i uotit Arnaud en 1775, et la lettre émouvante de Gluck à Klopu écrite le 10 mai 1776, quinze jours après la mort de sa nièce. 1. La bibliothèque grand-ducale de Weimar possède un buste magnifique de Gluck, acquis par le grand-duc, directement de Houdon, en 1775, à Paris.

2. Ses lettres de 1785-1786 à Kayser, montrent combien il a étudié de près Gluck, ses opéras et ses lieder.