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GŒTHE ET BEETHOVEN

vers elle ses yeux brisés (sein gebrochenes Auge). » Trois jours après, la mort. Humrnel assiste à l’enterrement. Le 9 avril, il retourne à Weimar 1. Il revoit Goethe...

Rien... Gœthe ne demande rien... Goethe ne trouve rien à dire... 1 2

Rien ? — Si ! Et voilà ce qu’il va dire — la seule parole de lui — après un an de réflexion : En 1828, dans son rapport sur la Monatschrift der Gesellschaft des vaterl. Muséums in Bôhmen, Goethe écrit posément :

a On ne doit pas passer sous silence le Requiem de Tomaschek, dont on rendra compte plus explicite à part, comme d’une des plus récentes créations du fêté compositeur, — de même quon fera mention avec honneur de la fête funèbre d’église qui 1. Hummel reste si pénétré de la grandeur de Beethoven que, quand il fonde en 1330, des concerts réguliers, à des prix populaires, au Hoftheater de Weimar, il les inaugure par une ouverture de Leonore et la Bataille de Viltoria. 2. Voici une contre-épreuve décisive : J. J. A. Ampère et Albert Stapfer font visite à Gœthe, en ce3 jours (fin mars ou début d’avril). Ils auraient voulu voir aussi « la seconde célébrité de Weimar » (c’est eux qui le disent) ; Hummel. Hummel est encore absent.

« Ce dernier, pour lequel nous avions aussi une lettre de recommandation, était parti pour enchanter les oreilles autrichiennes, et nous espérons bien le retrouver à Vienne. Nous avons été contrariés de cette absence... »

Pas un mot de Beethoven ! Personne ne leur a dit à Weimar

— Gœthe, qui le savait, ne leur a pas dit que Beethoven mourait, et que Hummel était allé lui fermer les yeux ! Ce silence nous glace...