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GŒTHE ET BEETHOVEN

ensejnble !1 (Das ist sehr gross, ganz toll ! Man môchte sich fürchten das Haus fiele ein. Und wenn das nun aile die Menschen zusammen spielen ! )... Et à table, encore, au milieu des autres conoersalions, il recommença à grommeler... » Le coup était porté. Et il devait dire : « Touche !

» Mais il s’y est refusé. Pour accomplir

son destin de pensée, il était obligé de tricher. a conclusion est ceci 1 2 :

Des deux hommes : de Beetho¬

ven le Dionysos exalté et souvent chancelant, et de Goethe T Olympien, c’est Goethe qui recélait le plus de faiblesse morale. Mais la force de l’esprit est de connaître sa faiblesse et de fixer les limites de son empire intérieur. L’empire de Beethoven était le ciel sans limites (« Mein Reich ist in der Luft »). C’est ce qui fait son attrait vertigineux, sa générosité, et son danger. Le siècle de musique 1. Goethe songe évidemment à l’orchestre exécutant le morceau que Mendelssohn lui a joué. Mais son saisissement imprime à sa pensée une forme extraordinaire. C’est comme si l’humamté tout entière entrait dans le tourbillon de la Symphonie en ut mineur.

2. J’ai abouti au même but, par plusieurs chemins différents, ou cours de ce récit.