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BEETHOVEN

éducative et d’action sociale, dont la Hongrie va célébrer, en cette année, la magnifique création -—-l’amour des enfants pauvres et abandonnés ■— l’universelle maternité. Joséphine contribuera à cette évolution, — non sans égoïsme, en sc déchargeant sur Thérèse du lourd poids de 1 éducation de ses nombreux enfants. Car elle a rencontré chez Pestalozzi le baron esthonicn Christophe Stackelberg, qui s’est emparé d’elle et qui sera son second mari. Scs préoccupations s’enferment dans le cercle de sa maison et des siens ; et elle y attirera, elle y sacrifiera, à son service, le dévouement de Thérèse. La grandeur de Thérèse est qu’elle aimera son sacrifice, au point de s’en faire une source de nouvelle vie et de bonheur. Mais ce ne sera point sans une ] ériode de méditations passionnées, dont le Journal de Thérèse est le témoin ; elles ne furent pas épargnées par le doute et la douleur. Qu’en ce temps, plus qu’en aucun outre, Beethoven et Thérèse aient été près de se comprendre et de rapprocher leurs destinées, c’est ce que, psychologiquement, je jugerais possible et naturel, ■— sans que, pourtant, je veuille prétendre que cela a été b Nous remettons 11. Mon sentiment actuel — au point où je me trouve de l’étude des documents communiqués, — est que, s’il ne serait nullement impossible que Thérèse eût rencontré Beelhoven, aux lieux et dates indiqués, et qu’elle eût provoqué en lui, dans un de ses moments d’exaltation et de faiblesse passionnées, la crise dont témoigne la fameuse lettre à VImmortelle Aimée, — il est presque certain qu’en un pareil cas, Thérèse devait se reprendre, après, et renvoyer la lettre : car elle ne s appartenait plus, elle ne pouvait plus disposer d’elle pour une vie conjugale ; elle était prise désormais par un tourbillon de devoirs, dont le plus pressant n’était pas sa mission religieuse et sociale, qui