mules de la courtoisie ordinaire. Elles deviennent plus familières en 1807, quand il prie Franz d’embrasser pour lui sa sœur Thérèse, et qu’il taquine celle-ci, en lui rappelant qu’elle avait promis de faire son portrait1. Franz fut l’intermédiaire. Le frère et la sœur aîné s’étaient rapprochés davantage, du fait que tous deux n’étaient point mariés 1 2. Et Franz était passionnément épris de la musique de Beethoven. On peut même dire que c’était sa seule passion : car, jusqu’à la quarantaine, bien passée, où l’amour se vengea, ce garçon faible et maladif, bien doué et désœuvré, montrait une indifférence aux femmes, dont on le plaisantait. Ses sœurs l’appelaient « le chevalier Glaçon » (« der eiskalte Rittcr »). Il est assez burlesque que cette frigidité ait eu les honneurs de YAppassionata, qui lui fut dédiée. (Le fut-elle bien à lui, ou à travers lui à d’autres ?) ... Mais pour le seul Beethoven, il fut, il resta de flamme. Beethoven lui envoyait les manuscrits de ses œuvres à peine terminées 3. Il allait se réfugier chez lui, en Hongrie ; et c’est dans son château qu’il semble aa oir achevé Y Appassionata, pendant l’été 1806. Il était traité par Franz comme un membre de la famille. Leur mutuelle amitié prit, entre 1S07 et 1812, un caractère fraternel... « Bruder ! Theurer 1. « KiXsse deine Schwester Thercse, sage ihr, ich jürchte, ich werdc gross, ohne dass ein Denkmal von ihr dazu beitrâgt, werden miXssen. * (11 mai 1807). — Cf. Thayer, III. 30.
2. « Tout le monde se marie ; seuls, loi et moi n’y voulons point penser. .. » (Thérèse à Franz, 14 octobre 1804.) 3. Notamment les quatuors RasoumofEsky, que Franz ne se pressait pas de lui rendre. (IG novembre 1807.)