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BEETHOVEN

hasard 1, une floraison exubérante de volutes ornementales. Nulle part mieux qu’ici, on n’apprécie le rôle du rondo final dans l’architecture de la Sonate. Si le premier allegro en est le grand portail et la nef, — si l’adagio en est l’abside ou la coupole, •—■ le rondo final est la flèche. Mais je ne dirai pourtant pas — ainsi que Nohl, Nagel 1. On sait que, d’après Czerny, bon témoin, Beethoven l’aurait noté, d’après le galop d’un cheval :

Et là-dessus, protestations indignées des critiques, gardiens sévères de la dignité de l’art ! — On se demande, en vérité, si ces braves gens ont la moindre idée de l’artiste et du processus créateur ?... Il va de soi que ce n’est point le galop du cheval qu’un Beethoven s’amuserait, niaisement, à imiter ! Mais c’est l’impression acoustique du galop qui a déclenché en lui un tourbillon de formes musicales. Entre l’objet de la sensation et 1 impression perçue, il y a un monde ; et le génie s’affirme par le pouvoir de retentissement avec lequel les phénomènes extérieurs s’inscrivent en lui et se transforment. — « Tout est musique en un cœur musicien », disait le petit Jean-Christophe, fils de Beethoven. — « Bei ihm, écrit Czerny ; wurde jeder Schall, jede Bewegung Müsik und Rhythmus. » (« Chez lui, tout bruit, tout mouvement, devenait musique et rythme. ») — Léonard ne procédait pas autrement, quand il voyait des figures souriantes, ou grimaçantes, dans les crevasses du mur ou les flammes du foyer.

D’autres (Nagel) ont rapproché la première phrase de cet allegretto de Beethoven d’un passage de la Symphonie de Mozart en ré majeur. C’est méconnaître absolument le sens de cette musique. Car si les notes sont presque les mêmes, la mesure en quatre temps en fait, chez Mozart, un rythme tout différent. Or, le motif de Beethoven est rythme, d’abord, — mélodie, seulement par surcroît.