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LES GRANDES ÉPOQUES CRÉATRICES

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La Durchführung — le travail thématique, qui toujours chez Beethoven, (et ce sera sa grandeur), correspond à un travail psychologique, à un procès de l’âme — s’ouvre par le motif principal du début, aux larges arpèges, dont les ondes pp. montent par trois fois : de ré en fa dièze et en la dièze... Est-ce la paix établie dans l’acceptation du Maître ? — Non ! 11 faut reprendre la course, et plus rude, plus sauvage. Le motif d’ordre domine toute cette partie. La plainte y répond deux fois. La distance de l’une à l’autre est plus large qu’avant. La couleur — la tonalité —■ est en incessant changement (fa dièze, sol dièze, la, si naturel, ut, ut dièze, ré), de quatre en quatre mesures, puis de deux en deux ; puis, le mouvement s’accélère, tourbillonne en triolets, se mortelle de sforzati. Nulle construction contrapuntique. La ligne nue. Et les dessins se correspondent avec une exactitude symétrique. C’est une idée passionnée, qui s’exprime sans voiles, sans artifices. A la fin, une pédale de la basse est recouverte par l’agitation des parties, qui cherchent à retenir la course, mettent le frein, réussissent à ralentir, ramènent le cœur précipité au largo du début. Et voici, au seuil de la troisième partie l’apparition unique ! La phrase du largo est immédiatement suivie d’un récitatif non accompagné, sans liaison technique avec