oeuvres (publiées) 1, sa personnalité s’accuse sous la forme empruntée, par des traits qui auraient dû mettre en éveil les gardiens du passé : car ils annoncent une époque nouvelle de la sensibilité et de l’énergie humaine. A peine a-t-il ouvert la bouche, dans l’op. 2 n° 1, et quand il use encore des mots, des phrases entendus, l’accent rude, brusque, saccadé, marque de sa griffe les locutions empruntées. Un tour d’esprit héroïque s’affirme, sans y penser 1 2. La source n’en est pas moins dans la hardiesse du tempérament que dans la netteté de l’intelligence, qui choisit, qui décide, qui tranche, sans compromis. Le dessin est lourd, parfois ; la ligne n’a plus ces inflexions félines, qui désignent Mozart et ses imitateurs ; l’un et l’autre sont directs et tracés d’une main sûre ; ils sont le plus court chemin d’une pensée à une autre, et largement frayé : les grandes routes de l’esprit. Un peuple y pourra passer ; et bientôt, des armées, avec leurs pesants charrois, m&is avec leurs chevauchées. Déjà, dans l’op. 2 n° 3 3, s’annonce un style Empire, carré du tronc et des épaules, d’une force pompeuse, non sans ennui toujours, mais noble, sain et viril, qui a le mépris de la fadeur et des coliiichets. L’op. 22 4 (en son premier morceau) le montrera dans sa force pure et son éclat sévère. 1. Ne jamais oublier que cet homme si maître de lui (en art) ne commence à publier (à vingt-cinq ans), que quand il est sûr de soi et que le dessin de sa personnalité est déjà arrêté. 2. Premier morceau de l’op. 2 n° 1. —■ Premier motif principal de l’op. 10 n° 1 (premier morceau).
3. Sonate en ut majeur, premier morceau,
k. Grande sonate en si bémol majeur,